
Decomposer Tadasana
Avant de décomposer cette posture, je vous invite à lire ou relire mon article sur “Tadasana et la montagne”
Ensuite, préparez votre tapis, votre tablette et votre matériel.
S’il faut décomposer des postures et vous donner des pistes d’exploration autant commencer par la première.
Je vais décomposer cette posture en vous proposant une préparation et puis je passerai à chaque partie du corps en partant des pieds vers la tête.
Une préparation pour Tadasana
Pour Tadasana, j’aime me coucher sur le sol afin de pouvoir étirer tout l’arrière du corps. Nous sommes toujours projeté vers l’avant. Prendre le temps de s’intéresser à l’arrière du buste et des jambes, aux sensations autres que la douleur est toujours très intéressant. Je peux placer tout le dos à plat, placer les omoplates a plat sans contracter les muscles du haut du dos et déposer le bassin sur le haut du sacrum pour allonger la colonne lombaire.
Ensuite, j’aime prendre le temps de respirer et surtout prendre en considération mon environnement. Puisque je suis le dos collé au sol, je peux utiliser la résistance du sol lors des inspirations et mes expirations. Cela fonctionne un peu comme un massage et j’utilise cette résistance pour mieux respirer dans les bords de buste et augmenter le volume de ma cage thoracique. Comme je suis au sol, je peux vraiment observer et ressentir sans que ce soit vraiment fatigant.
Les pieds
Vous pouvez aussi relire l’article “5 points pour améliorer Tadasana”
Pour Tadasana au centre de la pièce, il faut prendre le temps de sentir les pieds, le poids du corps sur les pieds et le contact avec le sol.
Relevez et écartez les orteils pour élargir l’avant des pieds, ça fait un bien fou et ça détend toute la plante de pied vers les talons mais vous sentirez aussi le haut des mollets et l’avant des jambes juste en dessous des genoux. Essayez maintenant même si vous êtes assis en train de lire cet article, ça pourrait même être douloureux. N’oubliez pas de presser le bord extérieur des pieds dans le sol pour que les chevilles restent dans l’axe des jambes (surtout si vous avez les pieds plats).
Les jambes
Tendre les jambes, c’est pas forcément super facile. Comme quand j’étais couché, je portais plus d’attention sur l’arrière du corps, pour les jambes, je fais la même chose, j’étire l’arrière des jambes. Premièrement, ça permettra d’ouvrir l’arrière des genoux et de ne pas mettre trop de pression dessus, ensuite les quadriceps se contracteront plus naturellement. Essayez ! Contractez les quadriceps ne veut pas forcément dire que les jambes sont tendues, il faut vraiment mettre sa conscience dans toutes les jambes.
Pour apprendre à serrer les cuisses de l’extérieur vers l’intérieur, vous pouvez mettre un bloc sous le pubis et le serrez très fort avec vos cuisses. En essayant d’amener le bloc vers l’arrière, ce qui aura pour effet de faire rouler vos cuisses vers l’intérieur. Un effet qui peut être recherché dans d’autre postures (autant le faire dès le début).
On amène légèrement le haut des cuisses vers l’arrière, normalement on a le poids du corps un peu plus sur l’avant des talons, cela est une référence pour savoir si l’on est plus ou moins perpendiculaire au sol. Si le poids du corps est trop vers l’avant des pieds, cela veut dire que vous n’êtes pas perpendiculaire mais projeté vers l’avant.
Bassin
Pas de bassin en rétroversion, souvent je vois cela et ce n’est pas naturel. Le dos doit garder ses courbes. Rentrez le coccyx sans forcer et je dis souvent à mes élèves de diriger la pointe du sacrum vers les talons. Ce qui empêche une bascule du bassin comme on peut parfois vous le demander. Aussi, il ne faut pas serrer les fesses, cela empêchera le sacrum de bouger et les crêtes iliaques de remonter.
Le ventre
Remontez les crêtes iliaques va permettre au ventre de rentrer mais il faut que cela reste organique. Il n’est pas nécessaire de rentrer le ventre comme un soldat au risque de bloquer le diaphragme et d’empêcher une respiration profonde et sensible.
Le haut du corps
En remontant, notre conscience vers le haut du corps, j’invite souvent mes élèves à respirer dans leurs côtes flottantes comme si celles-ci étaient des branchies et qu’ils doivent les écarter afin de pouvoir respirer. On peut respirer jusque dans le bas du ventre, franchement, rien n’est interdit, à vous de trouver ce qui vous convient le mieux et d’explorer les changements.
Les clavicules sont bien élargies, ce qui amènera les épaules vers l’arrière et détendues. Les omoplates sont fermes et contre les côtes dorsales mais dans dans un relâchement, il ne faut pas qu’elles viennent se toucher où que le haut du dos soit contracté.
La tête est droite, le menton parallèle au sol, de même que le regard. Ce qui est parfois difficile. Imaginez regarder d’une montagne ou comme si vous étiez une montagne, prenez conscience de votre environnement autant que votre corps, en tout ças, essayez petit à petit.
Bon courage pour cet exercice, on pourrait travailler encore plus de détails, faire plus de préparations, prendre une séquence entière pour chaque posture. C’est un travail délicat qui n’a pas de fin, comme nous, comme l’univers. C’est fascinant.
Tenez-moi au courant, si vous pratiquez ces exercices et que vous sentez des changements dans votre pratique de Tadasana et bien partagez-les dans les commentaires ci-dessous. Namasté.

