
Les 5 points pour la pratique en dehors du tapis.
Le yoga ne s’arrête pas aux asanas effectués sur notre tapis. Ce serait bien trop facile et bien trop réducteur de la philosophie du yoga. Même si l’aspect géométrique de la pratique du yoga est le catalyseur de notre travail intérieur, il est loin de s’arrêter là.
D’ailleurs, certains yogi ne pratiquaient même pas les asanas.
Bien que cette philosophie de vie vienne d’un autre monde et d’une autre époque, elle est complémentaire voire nécessaire pour traverser le brouillard de la société moderne. Loin d’être une critique, c’est une réalité, on ne le lira et le dira jamais assez mais nous sommes bombardés d’informations de toutes sortes, d’images plus ou moins agréables, de sons plus ou moins agressifs et même si notre cerveau a la faculté de traiter des milliers d’informations à la seconde, le yoga, c’est parfois une façon de dire stop, une manière de se rebeller à une civilisation qui se veut fixer vers l’extérieur en dépit d’un peu de paix intérieur. Le monde court et moi je marche, il s’assoit pour regarder la télévision avec ses émissions vide de sens et je déroule mon tapis. Nous sommes de plus en plus à le faire, à dire non, à faire une diète de l’information, à sélectionner ce qui vraiment est nécessaire de ce qui ne l’est pas. Que ce soit en pratiquant le yoga ou en brodant, le processus de créativité est le même, c’est chercher des moments de qualité pour donner un autre sens à sa vie, pour s’épanouir et devenir meilleur jour après jour.
Quand je n’ai pas le temps de pratiquer les asanas sur mon tapis parce que je suis une maman qui a des tas de choses « importantes » à faire et que la « to do list » ne s’arrête jamais, voici ce que je fais :
Observer
Là, tu me diras que je n’ai rien inventé. Et bien non… Seulement il y a, observer avec jugement et puis observer sans jugement. Regarder les choses pour ce qu’elles sont sans y apposer une pensée par-dessus est tout un travail mental. Digne de la méditation des grands maîtres bouddhistes. Je t’arrête tout de suite, je n’y arrive que 5 secondes à la fois. C’est un peu la même chose que lorsque l’on est sur notre tapis et qu’on observe notre corps dans la posture. Les pieds, les jambes, le bassin, la colonne, etc. et qu’on fait les actions sans se dire «Grr, cette posture, je ne l’aime pas ou Yes, celle-là, je sais la faire, regardez Moiiiiii ». Ah quand l’égo s’en mêle. On pourrait même écrire quand il s’emmêle dans nos pensées, qu’est-ce qu’il peut nous agacer.
Respirer
Tu me diras mais je respire tout le temps et c’est vrai, on respire tout le temps et on n’a même pas besoin d’y penser. Si ça ce n’est pas magique. J’en reviens donc à mon premier paragraphe qui est d’observer. Je trouve qu’il n’y a rien de plus puissant que d’observer le va et vient de notre respiration consciemment. A la caisse du magasin, lorsque ton mental te dis que tu as encore une fois de plus choisis la mauvaise caisse, que la cliente compte ses 20 euros en monnaie, tu sens toutes les fibres musculaires du haut du dos se contracter et là, magie, tu décides de respirer consciemment avec lenteur et douceur. Ça te permet de calmer les pensées inutiles, de détendre le corps et finalement lorsque ton exercice est terminé, c’est à ton tour de payer. J
Réciter
Réciter des mantras, je fais ça depuis plus de 6 ans. C’est 2010 que j’ai découvert les mantras, leur pouvoir, leur énergie, leur effet guérisseur. A cette époque, j’avais découvert un outil puissant pour contrer mes pensées négatives. Je ne vais pas faire de liste car des mantras, il y en a de toutes sortes. Dans le kundalini yoga, il chante des mantras pendant le cours dans les postures. Je n’ai fait cette expérience qu’une seule fois et c’était assez agréable malgré que ce soit bien différent du yoga que je pratique. Personnellement, je les récite en dehors du tapis, pour continuer ma pratique et essayer de rester consciente. Je me rappelle au tout début, je récitais de mantras en sanskrit, je les écrivais dans un petit carnet, je cherchais leur signification. Aujourd’hui, mes mantras sont un peu comme des prières personnelles, des mots qui activent ma joie ou me permettent de me rester concentrée.
Lire
La lecture est une extension à la pratique du yoga. Tout les livres que vous approcherez d’une manière ou d’une autre et qui auront un sujet commun avec le yoga viendront apposer un filtre sur votre pratique soit de manière pragmatique dans votre pratique des asanas ou d’une façon plus philosophique mais qui viendra tout de même se télescoper dans votre pratique et dans votre façon de vivre et d’appréhender le monde qui vous entoure. On dit qu’il faut lire un livre plus de 7 fois pour totalement l’intégrer.
Aimer
Surtout soi-même avec ses défauts, avec ses limitations, avec ses déséquilibres, ses travers. S’aimer soi à travers toutes nos pensées culpabilisantes, à travers nos histoires de famille, à travers les frustrations que l’on s’inflige. Il n’y a qu’en s’aimant soi qu’on pourra faire avancer notre monde, l’harmoniser et donner de l’amour aux autres.
Je pense qu’on a encore beaucoup de travail « on and off the mat » comme on dit en anglais.
Bon travail a tous.
Ecrit par Letizia Terrana
Credit photo : Fred Bouaine

