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Pourquoi le yoga est-il l’apprentissage de toute une vie ?

Carnaval d’articles est organisé par Julie du blog Fitnessement Femme. Vous pouvez découvrir tous les articles de blogueurs sur son site Fitnessement Femme. Le thème de ce carnaval : « Se former. L’apprentissage. Apprendre à apprendre ».

Avant de commencer ma formation pour devenir professeur de yoga, j’avais une pratique de yoga que j’appellerai régulière mais superficielle. Je faisais mes asanas au cours (j’y allais assez souvent) et je faisais des asanas à la maison. Je pratiquais, ça me faisait du bien et je ne me posais pas plus de questions. Puis, un jour, je me suis rendue à une convention où enseignait un professeur senior de yoga Iyengar. Elle nous a parlé du Samkhya et à l’époque je n’avais aucune idée de ce que c’était et je me suis rendue compte que la route serait longue. Je savais juste que j’avais choisi le yoga où comme le disent parfois les anciens, le yoga m’avait choisi.

Pourquoi m’avait-il choisi ? Sûrement parce que j’étais en proie à une souffrance et je ne trouvais aucune autre façon de m’en défaire. Pendant que je pratiquais, je n’avais pas le temps d’être dans ma tête à écouter les mille et une angoisses que mon mental s’évertuait à me faire croire. J’étais là, dans mon corps et j’apprenais mouvements après mouvements à faire la paix avec celui-ci.

J’ai donc décidé de suivre la formation pour devenir professeur de yoga Iyengar. Pour ceux qui ne connaissent pas Mr. Iyengar, ce dernier a dédié sa vie au yoga, il a étudié les asanas en profondeur jusque dans les détails du placement des fibres musculaires. Jusque dans les cellules. Il a été jusque dans le coeur de l’invisible. Le résultat de cela : un Hatha yoga très précis, voire obsessionnel. Certains le diront rigide, d’autres le surnomment du yoga des fascistes. Bref, tout ça pour dire qu’Iyengar, ce n’est pas de la rigolade.

Je ne savais pas tout ça en commençant ma formation. J’aimais le yoga et je voulais en faire, je voulais comprendre. Si cela me faisait autant de bien, ça ne pouvait que faire le même effet aux autres.

Au bout du compte, cela a été la chose la plus difficile que j’ai eue d’expérimenter. J’en ai pleuré mais ça m’a transformé.

Si certains voient le yoga comme une forme de loisir cool et en vogue que tout le monde fait en buvant du thé vert, d’autres savent que le yoga est un véritable processus de nettoyage qui n’est pas toujours plaisant. A force de répéter avec ses muscles et ses os les mêmes mouvements, on en vient à secouer des choses à l’intérieur qui étaient là et dont on avait oublié l’existence. Et quand ça commence à bouger, ça peut avoir un effet tsunami et déstabiliser. Des émotions enfouies, des peurs oubliées. On va éclairer des parties sombres et lorsque la lumière y est, il ne reste plus rien d’autre à faire que de nettoyer et se libérer de nos conditionnements.

J’aurais pu ne jamais avoir ma certification. Mais au final, ce n’était plus vraiment important. Ce qui comptait c’était le processus de transformation et d’élimination dans lequel je m’étais engagée. S’il n’y avait pas écrit « Iyengar » sur ma carte de visite et bien ce n’était pas la fin du monde. Car c’est le yoga que j’ai expérimenté que j’ai envie de transmettre et de partager. Il n’a pas besoin d’avoir une appellation où d’être une marque déposée. Même si celle-ci est un gage de qualité. Toutes ces épreuves n’ont fait qu’affiner ma sensibilité et je pense que je suis aujourd’hui plus à même de comprendre les limites et les souffrances des autres. Plus libre d’adapter mon cours au public qui est devant moi. Plus à l’écoute des autres. Car si l’on peut reprocher la rigidité d’un cours de yoga Iyengar, il ne faut pas oublier de mentionner la dévotion qui est transmise au professeur pour qu’il soit alerte et conscient de l’autre et qu’il soit prêt à l’aider en toutes circonstances. Et cet apprentissage continue après la fin de la formation et en dehors du tapis. Comme toute discipline, le yoga est un océan qui s’étend aux quatre coins du monde, plus on avance, plus on découvre sa profondeur. Il ne reste qu’à se laisser complètement immerger.

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Ecrit par Letizia Terrana

Credit photo : Joel Hatfield

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