
S’éloigner du yoga pour se reconnecter au divin
Pendant des années, j’étais adepte de ce slogan, vous savez, celui que l’on peut lire sur ces t-shirts tendances:
“Je peux pas j’ai yoga”
J’aurais tout fait, d’ailleurs je l’ai fait, j’organisais ma vie en fonction de ma pratique et cette petite phrase était devenu mon leitmotiv, le motto que j’utilisais pour éviter toutes expériences difficiles, douloureuses où que je pouvais juger inutile voir même comme une perte de temps.
M’aligner dans les postures étaient devenu une consécration, aller toujours plus loin dans l’asana me permettait de me dépasser et de croire que je sortais de ma zone de confort.
Dans le monde que je m’étais créé, tout était parfait. Il y avait mon fils, moi et le yoga. Très peu de place pour le reste ou juste la place qu’il fallait pour faire fonctionner le schmilblick comme le boulot, la coordination de la maison, etc…
Peu d’interactions avec d’autres humains permettaient de ne plus souffrir et j’avais tellement été malmenée ou je m’étais tellement laissée malmenée que je voulais éviter toute douleur à mon petit cœur.
Je voulais tellement que ce yoga me transforme, qu’il me libère, qu’il me permette de voir ce que je ne pouvais voir. J’avais tellement d’attentes que j’avais réussi à devenir disciplinée et je m’émerveillais de ces nouvelles capacités. Le yoga me transformait vraiment.
Sauf que finalement pour moi, le yoga a très peu de choses à voir avec l’asana. Si j’admire les belles postures, que j’aime étudier l’anatomie et trouve fascinant les possibilités du corps et du mental. Je me rends compte dans mon expérience que c’est là juste le début de quelque chose de bien plus grand que nous. Par l’asana, on ouvre la porte, on dit qu’on est d’accord pour découvrir un peu plus profondément ce qui est en nous et au-delà de nous. Les chemins s’entrecroisent de mille façons différentes en fonction de ce dont nous avons besoin et non de nos petites intentions conscientes.
J’ai passé toutes ces années avec tellement d’attentes par rapport à ma pratique dont celle de pratiquer de belles postures. Je peux dire aujourd’hui que je veux sentir mes asanas de l’intérieur, je veux que ma posture intérieure soit intensément vivante et remplie de joie du présent et non de ce que cela va m’apporter dans le futur.
Et finalement, le yoga se vit dans le quotidien avec d’autres humains, avec nos émotions, nos coups de gueule, nos douleurs au corps et au cœur. Lâcher ce qu’on recherche, oublier ce qu’on attend, c’est juste intégrer une partie de ce qu’est le yoga.

