
Tadasana et la montagne
Tout yogi confirmé ou non le sait, Tada veut dire montagne en sanskrit. Cette posture est parfois appelée Samasthiti qui signifie immobilité. Entre montagne et immobilité, quel que soit le nom qu’on lui donne, cette posture nous demande de travailler l’équilibre, la stabilité et l’art de se tenir droit afin de développer notre conscience.
Pour mieux comprendre les enjeux de cette posture et de quelle manière elle pourrait être abordée, je vous propose de revoir ensemble ces quelques points.
La montagne et sa symbolique
Commençons par parler de la montagne, un endroit magnifique où l’on aime se réfugier. C’était le lieu de prédilection des sages et des yogis pour qui les grottes trouvées dans la roche représentaient le lieu idéal pour la pratique du yoga et de la méditation. Là où autrefois, les Dieux vivaient comme des hommes passionnés qui inspiraient ou terrifiaient le peuple. Les sommets du monde sont des symboles d’immortalité, de contradictions et de passions déraisonnées. La montagne vient délivrer un message de sagesse universelle et elle est synonyme de création, de naissance, de parcours initiatique et de renaissance.
Escalader une montagne reste un acte de bravoure. Se rapprocher du ciel, c’est aller vers de quelque chose qui sort de l’ordinaire, s’éloigner du commun des mortels pour aller toucher l’inaccessible. Etre au sommet donne un sentiment de puissance, c’est exaltant. Notre relation au monde est plus palpable, plus intense. On se sent vivant. C’est cette relation et cette présence que nous devons apprendre à développer dans Tadasana.
La montagne donne naissance aux rivières qui se jetteront dans les fleuves qui se dirigent vers la mer. Ces rivières sont comme les vaisseaux sanguins nourrissent la terre. Elles ont, dans la culture indienne, une forte connotation spiritualité et de purification.
Le yin et le yang de Tadasana
La montagne, comme toute chose sur terre, détient sa part de masculinité et de féminité. Ses pics et sommets sont l’expression de sa nature masculine. Ses grottes cachées, humides, obscures renferment leur nature féminine.
Se rappeler le côté Yin et le côté Yang de la montagne lorsque nous pratiquons cette posture est très intéressant. L’art de se tenir debout ne réside pas simplement dans la contracture de tous nos muscles (côté yang). Cette posture a aussi sa féminité, sa subtilité à découvrir et ressentir. Les rivières ne sont-elles pas le fluide de la vie. Ne ressentez-vous pas une petite joie lorsque vous êtes devant une rivière qui s’écoule ? Pouvons-nous ressentir cette joie lorsque nous sommes en Tadasana ? Ecouter le rythme du flot de la vie qui coule en nous dans un parfait équilibre. Car cet équilibre que nous recherchons tant en joignant les pieds, en contractant les jambes, en rentrant le sacrum, en étirant la colonne, il est déjà là, prêt à se déployer dans Tadasana.
Les variations de Tadasana
Tadasana au centre de la pièce est la posture que tout le monde connaît. On s’érige en prenant racine dans le sol. On crée une énergie ascendante en pressant le pied. On apprend la posture pour que petit à petit celle-ci fasse par de nous et qu’à chaque fois, elle nous laisse un peu plus son empreinte pour qu’on puisse l’emmener au-delà du tapis.
Cependant, pour apprendre à la connaître, il faut l’observer sur tous les angles. Alors pourquoi ne pas la pratiquer dos au mur afin de bien aligner la colonne vertébrale et l’arrière de la tête ? Ou bien faire Supta Tadasana, couché au sol sur votre tapis les bras tendus au-dessus de la tête afin de bien comprendre comment placer votre bassin et rentrer le ventre.
Un asana finalement, c’est un peu comme une personne, il faut aller à sa rencontre de différentes manières afin d’avoir un kaléidoscope de sensations qui nous permettent de comprendre tout l’univers de la posture.
Pour continuer à la découvrir et en même temps se découvrir, on peut placer une brique entre les talons afin de ressentir ce qui se passe dans le bord extérieur des pieds et qui permettra de relever les arcs internes. A ce moment-la, ça devient magique, car nos genoux, l’arrière de nos genoux et nos quadriceps se réveillent. Grâce au bloc, même les aines internes s’étirent et le bas du sacrum se dirige naturellement vers les talons. On imprime les sensations dans notre corps. On enlève la brique et là, on refait la posture avec les sensations et on découvre son côté Yin. Quelques subtilités parmi d’autres qui viendront réveiller notre conscience.
Il y a autant d’approches à Tadasana qu’il y a de yogis. C’est de notre responsabilité de découvrir de quelle manière nous voulons y entrer, y rester et en sortir. D’explorer la respiration qui nous conviendra le mieux dans cette posture afin de pouvoir en tirer les bénéfices qui nous permettront de l’emmener partout avec nous.
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Ecrit par Letizia Terrana

